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Pourquoi les entreprises françaises doivent cultiver l’intelligence interculturelle
Embauche à l'international
RH globale

Auteur
Jérémy Mimoun
Dernière mise à jour
26 juin, 2025

Table of Contents
L’illusion de la neutralité culturelle : quand nos références deviennent des œillères
Qu’entend-on par intelligence interculturelle ?
Les erreurs à éviter dans un management interculturel
L’intelligence interculturelle, une compétence stratégique
Notre conviction chez Deel
Points clés à retenir :
- Le management interculturel est un impératif stratégique, pas un simple atout RH. Dans un monde du travail globalisé, ignorer les différences culturelles freine la collaboration, la productivité et l’engagement.
- Les biais inconscients sont les principaux freins à l’efficacité d’équipes multiculturelles. Suppositions, stéréotypes ou styles de communication inadaptés peuvent créer des tensions évitables. Se former, observer, adapter son leadership : c’est la clé.
- Cultiver l’intelligence interculturelle, c’est anticiper, écouter et s’équiper. Deel accompagne les entreprises dans cette transition avec des outils RH globaux, mais aussi avec une approche humaine du management international.
Depuis quelques années, les frontières du travail se sont déplacées. Recruter à l’international est devenu la norme, pas l’exception. Nos collaborateurs ne sont plus forcément dans le même bureau, ni dans le même pays, ni sur le même fuseau horaire. Cette réalité offre des opportunités immenses : accès à de nouveaux talents, ouverture culturelle, agilité organisationnelle. Mais elle implique aussi un changement profond de posture pour les entreprises françaises.
Chez Deel, j’accompagne des entreprises de toutes tailles dans leur croissance internationale. Et je constate que l’un des freins les plus sous-estimés à la performance globale est le manque de préparation au management interculturel. Trop souvent, les tensions naissent non pas d’une mauvaise volonté, mais d’incompréhensions culturelles. C’est pourquoi je crois que cultiver l’intelligence interculturelle n’est pas un luxe, mais une compétence-clé à intégrer dans toute stratégie RH.
En effet, les erreurs dans le management d’équipes internationales peuvent coûter cher, en matière de productivité comme d’engagement.
Quelles sont ces erreurs à éviter, et comment les anticiper ? Faisons le point.
L’illusion de la neutralité culturelle : quand nos références deviennent des œillères
Nous avons tous des réflexes, des manières de communiquer, de décider, de donner du feedback qui nous paraissent naturelles. Mais elles ne le sont que dans notre cadre culturel. Penser que ses propres pratiques sont universelles est une erreur classique du manager international.
En France, nous valorisons souvent le débat ouvert, l’esprit critique, voire la confrontation d’idées. Dans d’autres cultures, cela peut être perçu comme de l’agressivité. Le silence n’est pas toujours un accord. Un feedback direct peut être mal interprété. Et l’autorité hiérarchique n’est pas accueillie de la même façon partout.
Je pense que le premier pas vers l’intelligence interculturelle est l’humilité. Accepter que notre manière de manager n’est pas la seule valable, et oser se remettre en question.
Savoir décoder pour mieux collaborer
Une équipe multiculturelle, ce n’est pas juste un ensemble de nationalités différentes. C’est un ensemble de perceptions, de références implicites, de non-dits. Et c’est là que beaucoup de frictions apparaissent.
J’ai vu des projets ralentis simplement parce que les membres de l’équipe ne partageaient pas la même vision du leadership, de la responsabilité ou du temps. Des feedbacks mal reçus, des réunions inefficaces, des non-dits non identifiés… Et souvent, ce n’est pas un problème de compétence, mais un problème de décodage culturel.
Chez Deel, nous encourageons nos clients à former leurs managers à ces subtilités. Car comprendre les attentes locales, c’est aussi savoir motiver, engager et faire grandir ses équipes à distance.
Qu’entend-on par intelligence interculturelle ?
Quand on parle de management interculturel, il ne s’agit pas seulement de connaître quelques différences de coutumes ou de savoir qu’on ne serre pas la main partout de la même manière. C’est bien plus profond. C’est la capacité à ajuster sa communication, son leadership et ses méthodes de travail pour tenir compte des sensibilités, des attentes et des références culturelles propres à chaque équipe.
Concrètement, cela signifie :
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Comprendre que le rapport au temps varie : la ponctualité est cruciale en Allemagne ou au Japon, mais perçue de manière plus souple en Amérique latine ;
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Adapter la manière de formuler un feedback : en France, on valorise le discours direct, là où d’autres cultures préfèrent la nuance ou les tournures indirectes ;
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Identifier les ressorts d’engagement : certaines équipes valorisent la réussite individuelle et la reconnaissance explicite, d’autres privilégient la discrétion, le collectif ou la loyauté.
L’intelligence interculturelle, c’est cette faculté à décoder sans juger, à ajuster sans se renier. Et c’est ce qui permet, selon moi, de bâtir des équipes globales vraiment cohérentes et performantes.
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Les erreurs à éviter dans un management interculturel
1. L’universalisme managériale
La première erreur que je constate régulièrement chez les leaders que j'accompagne ? Cette conviction profonde que nos méthodes de management sont universellement applicables. Cette approche "one-size-fits-all" révèle en réalité une méconnaissance fondamentale des dynamiques culturelles.
Je me souviens d'un directeur français qui dirigeait une équipe nordique. Habitué à la confrontation d'idées comme moteur de créativité, il interprétait le silence respectueux de ses collaborateurs suédois comme un manque d'engagement. En réalité, il passait à côté d'une richesse intellectuelle considérable, simplement parce qu'elle s'exprimait différemment.
Ma recommandation :
Former ses équipes aux différences culturelles, même élémentaires, est un excellent point de départ. Mais surtout, nous devons développer notre intelligence culturelle avant tout. Questionnez systématiquement vos propres biais et créez des espaces d'échange pour comprendre les codes de communication de chaque membre de votre équipe.
2. Le piège des stéréotypes et raccourcis culturels
Second écueil majeur : s'appuyer sur des stéréotypes pour « simplifier » le management. J'ai vu trop de managers tomber dans ce travers, pensant bien faire en appliquant des grilles de lecture culturelle rigides. « Les Japonais sont toujours ponctuels », « Les Américains sont directs », « Les Italiens improvisent tout ». Ces généralités deviennent rapidement des carcans.
Cette approche stéréotypée nous fait passer à côté de l'essentiel : chaque collaborateur est unique, avec son parcours, ses expériences, sa personnalité. Un ingénieur japonais ayant étudié aux États-Unis n'aura pas forcément les mêmes réflexes qu'un homologue tokyoïte.
Mon conseil :
Traitez chaque relation comme une découverte. Investissez du temps dans la connaissance individuelle plutôt que dans l'application de grilles culturelles préconçues. Plutôt que de partir d’a priori culturels, intéressez-vous à leurs attentes concrètes, leur manière de travailler, leur rapport à l’autorité ou à l’autonomie. Être à l’écoute permet d’instaurer une relation de confiance.
3. Une communication mal calibrée
La communication reste le terrain le plus glissant du management interculturel. J'ai observé des équipes brillantes s'effriter simplement parce que le manager n'avait pas calibré son style de communication.
Un feedback direct à la française (« Ce projet n'est pas à la hauteur, reprenez-le ») peut être perçu comme une agression par un collaborateur habitué aux codes britanniques (« Il y a peut-être quelques ajustements à envisager »).
C’est le même message, mais l’impact est très différent.
L’approche que je préconise :
Apprenez à décoder les styles de communication dans votre équipe. Dans le doute, reformulez, demandez confirmation, privilégiez les outils écrits (compte rendu clair, résumé d’objectifs) et variez les formats : visio, chat, email pour développer plusieurs registres de communication.
Avec Deel, vous favorisez la collaboration interculturelle et entretenez votre culture d’entreprise avec des plug-ins RH performants, comme Slack, PTO, Kudos, Referrals et Org Chart. Ainsi, tous les collaborateurs ont accès aux informations de façon transparente, quel que soit leur pays d’origine.
4. Sous-estimer les non-dits et ce que le silence révèle
Dans certaines cultures, exprimer un désaccord frontal est considéré comme irrespectueux. Cette réalité peut créer des malentendus majeurs si elle n'est pas comprise. J'ai accompagné des équipes où des projets entiers ont échoué parce que des signaux d'alerte n'avaient pas été captés.
Le silence lors d’une réunion n'est pas forcément synonyme d'adhésion. Il peut traduire une gêne, un désaccord non exprimé, ou simplement un style de communication différent.
La méthode recommandée :
Créez un climat de confiance et utilisez des canaux de communication alternatifs. Encouragez le feedback constructif dans les deux sens, ouvrez des espaces d’échange plus informels (check-in, 1-to-1), et posez des questions ouvertes comme « Qu’est-ce qui vous semble encore flou ? » plutôt que « Est-ce que tout est clair ? ».
Le logiciel de gestion des performances Deel Engage réunit toutes les fonctionnalités nécessaires pour instaurer un système de feedback 360 efficace. Questionnaires sur mesure, étalonnages de performance, outils d’évaluation : tout est fait pour que la communication soit plus fluide avec tous les membres de l’équipe.
5. Appliquer une uniformisation managériale
Vouloir appliquer un style de leadership unique à une équipe multiculturelle, c'est comme utiliser la même clé pour toutes les serrures. Certains collaborateurs attendent des directives claires et un cadre hiérarchique net. D'autres s'épanouissent dans l'autonomie et la co-décision.
Cette flexibilité managériale n'est pas de l'opportunisme - c'est de l'intelligence situationnelle. Un manager efficace sait adapter sa posture selon le contexte culturel, sans perdre sa cohérence globale.
Principe clé :
Le mot clé pour du management interculturel est la flexibilité. Apprenez à ajuster votre posture selon la culture, le contexte et les préférences des membres de votre équipe. N’hésitez pas à verbaliser votre style de leadership et à demander du feedback.
6. Ignorer les contraintes opérationnelles (fuseaux horaires, jours fériés, rythme de travail)
Les contraintes opérationnelles - fuseaux horaires, jours fériés, rythmes de travail - ne sont pas que des questions logistiques. Elles véhiculent un message sur le respect et l'équité au sein de l'équipe.
Programmer systématiquement des réunions à des horaires favorables à une partie de l'équipe seulement, c'est créer involontairement une hiérarchie géographique. Ces détails apparemment anodins peuvent miner la cohésion d'équipe.
La bonne approche :
Intégrez la dimension interculturelle dans tous vos processus opérationnels. Alternez les horaires pour que la contrainte ne repose pas toujours sur les mêmes personnes. Et surtout, montrez que vous respectez le temps des autres : c’est un levier de confiance interculturel très fort.Chez Deel, nous avons développé des outils qui permettent de gérer ces complexités de manière transparente et équitable.
7. Négliger la formation et l’accompagnement
Trop d'entreprises négligent encore l'accompagnement de leurs équipes internationales. Pourtant, les enjeux de performance sont considérables. Une équipe multiculturelle mal accompagnée peut rapidement se transformer en frein plutôt qu'en accélérateur.
L'investissement dans la formation interculturelle n'est pas un coût - c'est un multiplicateur de performance. Les entreprises qui l'ont compris prennent une longueur d'avance significative sur leurs concurrents.
Vision stratégique :
Faire du management interculturel une compétence core de votre organisation. C'est un avantage concurrentiel durable dans un monde de plus en plus globalisé. Investissez dans la formation continue : ateliers de sensibilisation, coaching individuel, ressources internes. Et entourez-vous de partenaires comme Deel, qui sont en mesure de vous accompagner sur des programmes de formation pour vos équipes internationales.
Le management interculturel efficace repose sur une combinaison d'humilité, de curiosité et de méthode. C'est un investissement à long terme qui transforme la diversité culturelle en véritable levier de performance.
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L’intelligence interculturelle, une compétence stratégique
Il ne s’agit pas ici d’un enjeu de sensibilité, mais bien de performance. Une mauvaise communication entre siège et filiale peut gripper un lancement produit. Un onboarding raté peut accélérer un turn-over coûteux. Un manager qui applique un style unique à toutes ses équipes peut perdre leur adhésion.
C’est pourquoi je suis convaincu qu’en 2025, le management interculturel doit figurer dans les priorités RH. Cela suppose de former, mais aussi de s’outiller. Avec Deel, les entreprises peuvent piloter leur paie, leurs recrutements et la performance dans plus de 150 pays, tout en gardant une vision unifiée de leur culture.
Notre conviction chez Deel
Aujourd’hui, peut-être que vos équipes ne partagent pas toujours le même bureau ni le même fuseau horaire. Mais cela ne vous empêchera pas de réussir. Le management interculturel est un véritable levier de performance.
Chez Deel, nous pensons que le management interculturel ne peut pas être improvisé. Il doit être anticipé, structuré, accompagné. Nous aidons les entreprises à recruter, onboarder et faire grandir des équipes globales, avec une attention particulière portée à la clarté, la communication et la reconnaissance des spécificités locales. Notre solution tout-en-un vous permet de centraliser vos opérations internationales, tout en tenant compte des spécificités de chaque pays, dans la gestion de la paie, du suivi de la performance ou du développement des talents.
Nous sommes convaincus que les entreprises qui feront la différence demain ne seront pas celles qui recrutent partout. Ce seront celles qui savent faire collaborer des talents du monde entier.
Prêt(e) à renforcer la cohésion de vos équipes dans le monde entier ? Réservez une démo et découvrez comment Deel peut s’adapter à votre entreprise dès aujourd’hui.
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Jérémy Mimoun est le Country Leader de Deel en France. Avec plus de 20 d'expérience en tant que Directeur Commercial, il a su développer et structurer des équipes de vente et de développement commercial à travers toute l'Europe, et en particuler dans l'industrie technologique. Avant de rejoindre Deel, Jérémy a créer et développé plusieurs entreprises avec succès, et a contribué à l'expansion commerciale au sein de grandes sociétés telles que Adobe et Salesforce. Leader naturel, il est animé par une passion pour l'excellence commerciale, l'entrepreneuriat et le développement des talents.